Finale
10 juin 1984
Paris
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Roll.Garr.1984.Lndl.Mc.Enr.twb22.mp4
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Le n°1 mondial, John McEnroe, face au n°2, Ivan Lendl. Le génie absolu, déjà nanti de cinq titres majeurs, contre le mal aimé, étiqueté "éternel perdant". Le colérique contre le taciturne. Le serveur-volleyeur contre le frappeur de fond de court. Quand se profile cette finale de rêve en 1984, tout le monde sait déjà que l'enjeu est énorme pour les deux hommes. Et que le contraste à tous les étages entre les deux meilleurs joueurs du monde est au moins aussi fort que leur antagonisme. L'invincible McEnroe, qui n'a jamais gagné Roland-Garros, reste sur 42 victoires de suite sur le circuit professionnel. Il n'a pas encore perdu cette année. Lendl n'a encore aucun Grand Chelem à son palmarès, malgré déjà quatre finales. Le Tchécoslovaque a déjà concédé quatre défaites dont trois fessées à l'Américain cette saison : 6/1, 6/3 à Bruxelles, 6/4, 6/2 à Forest Hills, 6/3, 6/2 à Düsseldorf. "Big Mac" est au sommet de son art. Mais la terre battue reste la surface la plus difficile à apprivoiser pour son jeu. Et Lendl, comme son rival du jour d'ailleurs, n'a laissé que des miettes à ses adversaires lors des six premiers tours. Le décor est planté. Même le soleil est de la partie pour un match attendu par le monde entier.
Non, John McEnroe n'a pas eu un break d'avance dans le troisième set. Mais oui, il a dominé de tout son immense talent la première partie du match. 6/3, 6/2, 1-1, 0-30 sur le service de Lendl, son emprise sur le match est alors totale. Mais il manque un retour et sur le point suivant, après un long rallye, il commet la faute et se rue vers le banc des photographes. L'Américain se saisit d'un casque audio et vocifère à l'encontre d'un commentateur sans doute trop bruyant. C'est le premier signe apparent de son extrême nervosité. Le public prend alors fait et cause pour l'outsider, le mal aimé Lendl. Mais à 2-2, McEnroe remet la pression et claque une volée de revers qui lui offre trois balles de break de suite, 0-40. Deux fautes puis un passing de coup droit de Lendl qui l'envoie au tapis l'empêchent de conclure. Dès lors, le match change d'âme. Les retours et les passings du Tchécoslovaque se font plus tranchants. Pour le plus grand plaisir du public, Lendl arrache le break au dixième jeu et le troisième set.La légende de l'histoire du tennis se souvient moins que McEnroe a compté un break d'avance dans la quatrième manche (2-1). Immédiatement abandonné par une double faute. Et dans le 12e jeu, lâché par sa première balle, le New-Yorkais est cueilli par un lob gagnant d'"Ivan le terrible" (7/5).
Dans la 5e et dernière manche, le public retournera un peu sa veste en choisissant plutôt l'Américain comme son favori. A 3-3, 15-40 service Lendl, "Johnny Mac" a une dernière chance de reprendre les commandes. Sur sa seconde balle de break, il tombe à genoux de déception quand son passing de coup droit est stoppé par le filet. L'Américain s'en veut, il a laissé filer tellement d'occasions. On le sent au bord de la crise de nerfs. Et c'est lui qui finit par craquer, à 6-5, sous la pression des retours surpuissants de Lendl. McEnroe sauve une première balle de match mais expédie une volée de coup droit presque enfantine pour lui dans le couloir sur la deuxième. Lendl exulte, Mac est sonné comme un boxeur. 3/6, 2/6, 6/4, 7/5, 7/5 après 4h08 d'une lutte renversante. Pour l'un comme pour l'autre, plus rien ne sera comme avant.
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